Communauté urbaine 聚栖

Depuis le début du XXIe siècle, dans un contexte où l’immobilier est devenu le nouveau pôle de croissance de l’économie chinoise, disparaissent rapidement les immeubles du siècle dernier, les Jiashulou, logements fournis sur site par les administrations, les universités ou les usines ainsi que les Dayuan, zones résidentielles réservées aux officiers de l’armée, tandis que d’immenses communautés urbaines sont devenues le modèle d’habitation standard des citadins des mégalopoles. C’est dans ce contexte d’urbanisation que des millions d’immigrés venus de toute la Chine, dont notre protagoniste An Ke fait partie, convergent dans la capitale, flottent dans un univers urbain en pleine mutation, attachés au cadre de la méga-communauté, se heurtent à la ville avec leur corps et leurs rêves, se heurtent à leurs propres désirs et contradictions intérieurs. S’il serait très difficile pour An Ke de ne plus se contenter d’observer les autres mais d’aller leur parler, d’établir une relation directe avec eux, le désir de proximité et de connexion est néanmoins si urgent qu’il pourrait même être l’une des raisons pour lesquelles elle peut continuer à « dériver » ainsi dans la ville et à y travailler dur pour mener une vie meilleure.

CHEN Si’an
écrivaine, directrice de théâtre, dramaturge et traductrice littéraire, elle vit et travaille actuellement à Pékin.

Pascale ELBAZ
docteure en langue et civilisation chinoises de l’Inalco, elle est actuellement enseignante-chercheure à l’ISIT.

Une nouvelle de Chen Si’an
traduite du chinois par Pascale Elbaz et les étudiants de l’ISIT Paris : 
Ellena Fesquet, Odette Fontura, Omnya Giraud, Camille Leclerc, Quentin Leys, Mathilde Saule, Sun Shipeng, Karine Wang, Ding Xi, Meng Zichu, Song Zihao.
Relecture : Linlin Shen Lao