Pyrus Calleryana

Laure, écrivaine chinoise, prépare un roman sur Joseph-Marie Callery (1810-1862), ancien missionnaire catholique, qui a joué un rôle primordial dans les négociations du Traité de Whampoa avec la Chine, et qui fut, depuis 1847 jusqu’à sa mort, l’interprète de Louis-Philippe et de Napoléon III pour la langue de l’empire du Milieu. Elle arrive à Paris en automne 2011 pour se documenter sur cet éminent sinologue. En même temps que ses recherches avancent, on découvre la vie de cette jeune francophone, et à travers ses amours et son entourage, ce qu’est la société chinoise de nos jours, en mutation profonde.

À ces histoires contemporaines, se mêle par des chapitres intercalés un récit documenté, axé sur Callery, par lequel le roman brosse, avec une centaine de personnages — dont Lamartine, Guizot, Stanislas Julien, Pierre-Jules Hetzel et le haut mandarin K’i-Yin, parmi d’autres — une fresque historique sur la période entre la monarchie de Juillet et le Second Empire.

Historien et fort de sa double culture, l’auteur tente de montrer, par ces tableaux juxtaposés, la grande ressemblance entre la Chine d’aujourd’hui, malgré son voile pseudo-communiste, et la France du temps de Callery, enrichie, mais tumultueuse sur fond d’industrialisation.